Même quand je réussis quelque chose, je ne savoure pas.
Je me dis que c’est un coup de chance, un hasard heureux, une erreur de jugement des autres.
Je me répète : "Un jour, ils vont se rendre compte que je ne suis pas à la hauteur."
Je vis avec cette petite voix. Celle qui me chuchote : "Tu n’es pas assez compétent, pas assez intelligent, pas assez tout court."
Elle est discrète, mais constante. Elle minimise mes efforts, elle amplifie mes doutes.
Parfois, j’aimerais juste pouvoir dire : "Oui, j’ai réussi. Oui, je mérite."
Mais ce mot — mériter — me colle à la gorge.
Ce n’est pas de la modestie. C’est de l’auto-sabotage déguisé en lucidité.
Et je sais que je ne suis pas seul à ressentir ça. Mais ça ne rend pas le poids plus léger.
Seulement un peu moins honteux.